Gentille HEAUMière.
25 Kythorn 1366 - 27 Kythorn 1366
Le calme revient sur Honshar. Les défunts rejoignent la demeure de Kelemvor d’où ils n’auraient jamais du s’enfuir et les suppôts de Cyric sont peu à peu réduits au silence. Subsiste la plus terrible des menaces, l’ost orque qui se regroupe à proximité.
Invités en conseil de guerre en présence des plus illustres représentants du duché, il nous est spécifié que la donne a changé. De nouvelles informations en possession des autorités militaires font délaisser l’option du combat de masse au profit de ce qui pourrait s’apparenter à un assassinat politique. Notre mission ; éliminer le chef de guerre orque qui a pris ses quartiers dans l’abbaye des porte-glaive de Heaume, donjon réputé inexpugnable. La trahison serait à l’origine de la chute de l’antique citadelle créée il y a des siècles par les nains et les elfes. L’assiéger apparaît illusoire.
Nous est alors présenté, Gilthanas Meriadoc, Œil Vigilant de Heaum, scribe et spécialiste de l’abbaye de Monségur, rare survivant de son ordre. Ses études lui ont révélé l’existence d’un souterrain secret permettant de pénétrer au cœur du sanctuaire fortifié. Il nous serait loisible d’investir les lieux discrètement et d’accomplir, si Tymora ne nous abandonne pas, la triste besogne qui nous a été assignée. Gilthanas sera de la partie ainsi que le farouche demi-ogre Gulgan, homme lige et fidèle de mon amie, la comtesse Floriane de Bonfils, rude gaillard qui nous sera d’une aide précieuse. Après avoir salué et assuré la duchesse de Tramillar de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour mener a bien la mission qui m’est confiée, je regagne mes quartiers ainsi que mes compagnons. J’en profite pour aller prier Dame Chance de me conserver sa bénédiction dans l’épreuve. Puis j’oblige Katana, malgré son mécontentement, à demeurer dans la ville, afin d’assurer la protection de ma promise dans le cas où notre mission échouerait laissant la ville en état de siège. Je me prépare enfin du mieux possible avant de goûter quelque repos.
Le choc d’un gantelet métallique sur la porte m’extirpe d’un sommeil sans rêves. Encadrés par des soldats cormyriens, Nirden, Bolak, Gilthanas et Gulgan sont déjà là équipés de pied en cap. L’on nous dirige rapidement dans une tour du palais ducal. Le clergé de Tymora m’y remet des parchemins pour nous épauler dans notre mission. « Silence », "Soins" mais surtout «Téléportation sans erreur » et « Rappel à la Vie » ! Je remets les écrits clericaux à Bolak conservant précieusement le parchemin de téléportation omettant de signaler à mes camarades pour ne point les alerter inutilement que celui ci ne fonctionne que pour 4 personnes alors même que nous sommes cinq…Des érudits ouvrent alors un portail révélant une forêt clairsemée. Remerciant ma déesse pour sa prodigalité et, je m’engage dans le tourbillon à la suite de mes camarade.
Parvenus à la lisière des bois, nous contemplons un bien funeste spectacle. La plaine qui court jusqu’à la forteresse est jonchée de cadavres orques et humains. Des râles nous extirpent de nos sombres pensées; un blessé tente tant bien que mal de se relever. Alors que nous nous ruons pour lui porter assistance, il pointe le doigt vers l’est avant de s’effondrer. Une patrouille orque, nous ne pouvons éviter l’affrontement. Alors que chacun se déploie pour faire face à la menace, Gilthanas n’écoutant que son courage se dirige vers le blessé. Stoppé par un imposant adversaire, nous le voyons s’effondrer sans pouvoir intervenir.
La rixe tourne court pour nos adversaires et, l’on s’occupe des blessés. L’homme secouru se prénomme Garlic. Il s’agit d’un éclaireur de la forteresse. Il nous apprend que le Haut commandeur face à la menace orque a ordonné la sortie, puis s’est retourné contre ses propres troupes. Assurément l’Ordre des Porte-Glaive n’a pas été averti de l’usurpation d’identité de son leader par un général mort-vivant. La discussion s’engage concernant la marche à suivre pour Gilthanas. Quoiqu’il arrive, il s’agit d’un compagnon de route même si ce n’est que temporaire. De plus, sans lui, impossible de pénétrer dans la forteresse. Il n’y a pas à tergiverser, il faut utiliser le parchemin de « Rappel à la Vie ». Les incantations de Bolak génèrent un véritable miracle. Livide, il reprend bientôt conscience, incrédule d’avoir été rappelé du royaume de son dieu. Une fois calmé, Gilthanas nous indique le chemin à emprunter. Beshaba parle par-devers lui, la piste mène selon Garlic droit dans une zone infestée de trolls. Effectivement, à mi-chemin, les plus attentifs d’entre-nous repèrent un imposant spécimen qui tâche de se rendre aussi discret que possible… Flairant une opportunité de viande fraîche, il tourne rapidement les talons, vraisemblablement pour quérir de l’aide. Tiraillés entre les partisans de la poursuite et de la fuite, nous nous rangeons à l’avis de l’homme des bois persuadé que les créatures auraient tôt fait de nous rattraper si nous tentions de les semer. En sa compagnie, je pars sur les traces du troll. Nous localisons rapidement la caverne qui lui sert de repaire. Garlic va chercher les renforts tandis que j’épie les monstres. Ils sont trois, leurs tailles différentes laissent à penser qu’il s’agit d’une famille. Qu’importent ces considérations, nous ne pouvons les laisser sur nos talons. L’irruption de mes collègues dans leur champ de vision me permet de passer à l’action. A découvert, les trolls ne peuvent rivaliser. Tandis que les nains érigent un bûcher à l’intérieur de la grotte afin de ne pas être trop visibles, j’inspecte les lieux. Parmi les restes des malheureuses créatures tombées sous les crocs des trolls, je découvre un bouclier de facture elfique. Une rapide inspection révèle sa nature magique. Par Sunie, il fera un magnifique présent à la douce Oberyst. Pour l’heure, je l’octroie au ranger, ce pourrait lui être utile.
Reprenant notre route, nous atteignons à la nuit tombée, une grotte dissimulée. Gilthanas utilise alors une minuscule clef dorée et le fond de la paroi s’ouvre dévoilant un souterrain sombre et poussiéreux aux relents de tombeau. Au moment de pénétrer dans le complexe, Gilthanas, ayant rempli sa mission, émet le souhait de s’en retourner escorté de Garlic. A l’heure du péril, chacun est libre de sa voie. Je l’y autorise et leur souhaite un retour sans incident. Il me remet un parchemin contenant divers sortilèges d’assistance et de soin et nous quitte remettant notre destin entre les mains de sa divinité. Alors qu’ils disparaissent au loin, nous nous engageons dans le couloir. Nos pas pesants soulèvent une poussière millénaire qui agresse le palais. Nos torches n’éclairent que faiblement l’antique corridor. Notre première préoccupation, dénicher un lieu sûr pour goûter quelque repos et reprendre des forces.
Ceci fait, nous entreprenons l’exploration méticuleuse de l’édifice. Une certitude se dégage rapidement : l’endroit est occupé par des morts-vivants. Partagés entre le souci de ne pas laisser de présence hostile dans notre dos et la volonté de nous concentrer sur mission, nous préférons opter pour la sagesse et tâcherons si possible des les éviter en utilisant les pistes les moins empruntées. Après quelques méandres, nous débouchons sur une antique salle d’audience. Un roi nain veille sur les lieux, depuis son trône. Mais ce n’est pas le squelette rabougri, parodie de sa majesté passée qui suscite les convoitises. L’épée elfique à double tranchant qu’il conserve aux côtés est pure merveille. Une rapide inspection confirme son fort potentiel magique.
Devinant nos pensées intéressées, nos amis nains opposent un veto catégorique avant même que Gulgan ou moi émette la moindre demande. Bien que persuadé, à l’avance, de leur obstination bornée, j’avance que l’arme n’est pas naine, qu’il me semble qu’un roi nain condamné à tenir éternellement un objet elfe est une abomination dont il faut le soulager, et qu’à tout le moins, il n’en a plus besoin. Peine perdue. J’enrage, aujourd’hui de ne pas avoir eu la lucidité d’esprit, dans une quête qui associe armées humaine, naine et elfe de laisser entendre qu’il s’agissait d’un don des dieux afin de nous aider dans notre délicate entreprise !
Quoiqu’il en soit, l’intérêt de notre mission ne permet nullement d’introduire quelque dissension au sein de notre commando. Je capitule rapidement non sans spécifier que j’attendrai le même respect aux morts lorsque nous pénétrerons des sépultures humaines. N’écoutant que distraitement les sermons qu’adressent Nirden à mon encontre, j’ai soudain l’œil attiré par un détail étrange. L’un des murs est comme percé par un large tunnel. Je prends sur moi de ne pas alarmer mes compagnons. Nonchalamment, je jette une poignée de cailloux dans l’orifice sans que susciter quelque réaction que ce soit. Puis je me dirige dans une pièce adjacente talonné par les deux maîtres nains vraisemblablement peu convaincus de mon souci de respecter la tombe de leur illustre ancêtre. Je remarque de suite un tunnel identique sur le plancher. Une étrange mélopée en sourd presque aussitôt. L’effet est foudroyant. Gulgan et Nirden semblent plonger dans l’hébétude alors même qu’un gigantesque ver à la gueule protubérante jaillit du conduit. Le combat s’engage plutôt mal. Les deux guerriers se meuvent avec peine. Bolak tâche de compenser l’engourdissement de ses pairs tandis que j’use de magie pour affaiblir l’animal. L’horreur est atteinte lorsque nous voyons Bolak disparaître dans le gosier de l’ignoble créature. Sans arme de poing, le pauvre est dans l’incapacité de tenter de s’ouvrir un passage. Clanggedin veille toutefois sur son fils. Accablée de multiples blessures, la bête ne tarde pas à s’effondrer permettant à un Bolak éructant puant et affaibli de s’extirper de la carcasse. Après avoir repris notre souffle, nous constatons avec déplaisir qu’aucune autre possibilité ne s’offre à nos pas dans cette partie de l’édifice et nous devons rebrousser chemin pour emprunter les couloirs fréquentés par la non-vie.
Délaissant de somptueuses portes sur notre droite, nous suivons un large corridor qui mène droit sur un cul-de-sac. Alors même que j’ausculte les murs afin de découvrir un éventuel passage secret, un cliquetis métallique accompagné du frottement de multiples pas sur le sol nous alerte que les maîtres des lieux sont sur notre piste. Une voix d’outre-tombe s’élève bientôt depuis l’obscurité insondable pour maudire les nains de l’avoir condamné. Il nous promet une intégration rapide au sein de son bataillon. Pressé par ses paroles rassurantes, je localise une issue secrète. Reste à en trouver le mécanisme d’ouverture.
Une cohorte de squelettes nains s’élancent à l’assaut du rempart constitué de Gulgan et Nîrden, soucieux d’être plus efficient que lors du précédent affrontement. Une créature spectrale de taille humaine fait bientôt irruption dans la mêlée et arrache un effroyable cri de douleur à Nîrden tandis qu’elle lui dérobe une partie de son essence vitale. Le combat est intense, le guerrier nain me supplie de me dépêcher à ouvrir la porte. J’y parviens peu de temps avant qu’il n’apporte le repos éternel à la créature fantomatique. Sa disparition libère l’enchantement maléfique et les squelettes nains s’effondrent dans un concert de métal et d’ossements.
Le danger écarté, Bolak soigne les blessés. J’en profite pour partir visiter la salle aux portes sculptées, lieu probable d’où sont partis les morts-vivants. Respectueux de la parole donnée aux nains, je délaisse les nombreux sarcophages de facture naine pour me pencher sur un profond puits. La faible lueur de ma torche permet de distinguer plus bas un squelette humain empalé sur des pieux. Le seigneur des lieux était donc un voleur surpris par un vulgaire piège. Appelant à mon aide le pouvoir de la Toile, je localise une aura magique émanant de deux objets du défunt. Leur récupération est chose aisée et me voici propriétaire d’outils et d’une dague magiques. Conservant les premiers pour mon usage personnel, j’offre le poignard à Bolak. Méprisant, il remarque à voix haute qu’il ne peut rien faire d’une telle « arme ». Je lui rétorque narquois qu’il aura meilleure allure à sa prochaine rencontre avec un ver…
La paroi ouverte dévoile un énième conduit. Son cours mène droit sur un nouvel obstacle de maçonnerie. Un levier sur le côté permet d’en activer l’ouverture. La faible lumière qui se dévoile à nos yeux trop habitués à l’obscurité nous aveugle. Nous pénétrons une large caverne artificielle traversée par un cour d’eau. Empruntant un gué, nous avançons prudemment et découvrons bientôt un véritable entrepôt où sont disposés profusion de nourriture et de vêtements. Les sons gutturaux émanant de plusieurs gosiers orques à proximité, nous indiquent que, cette fois, nous voici dans la citadelle. Au milieu de leurs borborygmes, il est facile de repérer les cris d’effroi d’une humaine. Sans plus attendre, j’enfile sommairement un habit crasseux masquant mon visage et me dirige vers la cahute d’où jaillissent rires et supplications. Comme prévu, mon arrivée inopinée surprend les brutes. Elles sont six autour d’une table de pierre se moquant d’une pauvre fille dénudée et terrorisée. J’apostrophe la créature la plus proche de la jouvencelle tout en me rapprochant et lui enjoint de la laisser tranquille. Elle se doit être pure pour le sacrifice au dieu des combats. La brute épaisse rie aux éclats et me précise qu’il est trop tard. Libérant d’un geste théâtral les armes dissimulées sous ma cape, je lâche un « alors crève » digne d’un orc, et sans esquisser le moindre geste le goujat s’effondre le regard perclus d’incompréhension. Profitant de la stupéfaction, mes camarades investissent les lieux et taille la bande en pièces..
Je calme la pauvrette de mon mieux, lui offre quelque habit décent puis, la sentant rassérénée, l’interroge. Elle m’indique alors les geôles où sont enfermées un grand nombre de femmes. Souhaitant guider ces dames en lieu sûr, je me heurte à leur véhémente désapprobation. Leurs enfants sont également internés dans la citadelle sous la garde d’un géant. Fuir signifierait leur perte. Je les convaincs néanmoins de laisser s’enfuir celles sans progéniture. Une fois équipées de vivres et de lanterne, nous les amenons dans le souterrain secret. Je jure les dieux que je libérerai prochainement les enfants.
Guidés par les indications des donzelles, nous nous dirigeons vers les quartiers du seigneur orc. Les couloirs y accédant sont fortement gardés. Nimbés d’invisibilité, nous cherchons à éviter d’être découverts. Malheureusement rien n’est moins discret qu’un nain invisible,… si ce n’est deux nains. Si Nîrden s’en sort somme toute honnêtement, Bolak, resté en arrière, par sa discrétion naturelle, éveille rapidement les soupçons de la soldatesque. Mes sortilèges détournent son attention. L’alerte a été chaude…
Parvenus au centre du quartier général, je tente une reconnaissance tandis que mes amis se retranchent dans une pièce adjacente. Si la retraite du chef est aisément repérable, elle est protégée par deux ogres colossaux. Jetant un œil, j'y observe un orc tout en muscle fièrement assis sur son trône, un conseiller aux côtés, négociant une alliance avec un géant des collines. Je retourne auprès de mes comparses non sans tâcher d'en savoir un peu plus sur les pièces jouxtant la salle du trône. Une écoute attentive ne laisse planer aucun doute, les alentours fourmillent de gardes. Il conviendra d'agir vite et silencieusement.
Une fois mon rapport effectué, nous réfléchissons sur la façon d'agir. La première chose à faire sera d'attendre le départ du géant, cela fera un ennemi de moins. A ce moment, invisibles et sous l'effet d'un sort de "Silence", Nîrden, Gulgan et moi tâcherons d'éliminer rapidement les ogres avant d’investir la place. Nirden aura l'honneur de défier le roi, tandis que Gulgan sur lequel a été placé la zone de silence s'en prendra au conseiller qui m'a semblé maîtriser l'Art. Bolak et moi nous occuperons des autres personnes susceptibles d'être sur les lieux.
Une fois enclenchés, les évènements prennent un cours aléatoire et l'homme devient le jouet des dieux. Le plan fonctionne dans un premier temps à merveille. Les ogres disparaissent sous les haches naines, notre irruption laisse le seigneur orc interdit tandis que Bolak l'engage. Le prêtre, puisqu'il s'agit d'un prêtre, incapable d'user de magie semble condamner à trépasser face au courroux du demi-ogre. Des ogres de faction dans les 4 angles de la vaste salle accourent alors et tentent de s'interposer. Celui qui me fait face se retrouve tétanisé et incapable d'agir. Je l'engage espérant en finir au plus tôt. Bolak qui pénètre à son tour dans l'enceinte, est immédiatement pris à parti par un garde. Le seigneur orc se reprend, mais les blessures que lui inflige le guerrier nain le condamnent à terme malgré le soutien apporté par le troisième ogre et surtout par sa chimère jaillit d'un sombre puits.
Profitant de l'irruption dans la mêlée du dernier garde, le prêtre rompt le combat, puis disparaît au milieu d'un épais voile d'obscurité. Tout s'enchaîne alors très vite. Shar ou tout autre entité semble souhaiter pimenter un conflit qui semble par trop rapide. Sa caresse désoriente totalement Bolak qui, oubliant toute discrétion, bombarde son adversaire de sortilèges extrêmement bruyants. Tout en maudissant sa stupidité, je paralyse l'ogre qui lui fait face, tandis que Gulgan et Nîrden se débarrassent de leurs ennemis respectifs. Les multiples clameurs qui proviennent du couloir sont messagers de nouveaux ennuis. Avant que nous puissions refermer les portes, une foultitude de guerriers envahit le périmètre. Le parchemin de téléportation à la main, je me dirige vers le puits près desquels se trouvent Nîrden et Gulgan. Mes compagnons devraient avoir la présence d'esprit de faire de même.
C'est sans compter sur Bolak!!!! Enragé par l'irruption de ses ennemis ancestraux, il campe sur ses positions, refusant de rompre le combat. Cerné, il s'écroule percé de part en part. Gulgan tente de lui porter assistance et s’effondre derechef. La fuite devient inéluctable. Je me place en lévitation au dessus du puits et attends que Nirden me rejoigne pour disparaître de la funeste mêlée. Pris soudain de la même folie destructrice, ce dernier exhibe la tête du général pour effrayer ses ennemis et tâcher de récupérer le corps de son compatriote. Ses mimiques et vociférations pitoyables ne parviennent qu’à enrager l’auditoire qui se rue au combat. Face au déferlement, sa force brute lui assure la survie, alors que faisant volte-face, il tâche de me rejoindre sous les coups. Nous disparaissons alors dans le gouffre béant.
La douleur d’avoir perdu deux compagnons ne doit pas occulter le sens du devoir d’un baron cormyréen. J’indique à un Nîrden incrédule qu’il reste à sauver les enfants. Nous mettons aussitôt le cap vers leur lieu de rétention. Par chance le tumulte des combats a vidé les corridors et seul le geôlier géant est resté à son poste. Alors qu’il se rue sur mon compère , un sortilège d’immobilisation le fige sur place lui laissant le temps de lui régler son compte tandis que j’ouvre la cellule et regroupe les enfants. Nirden en tête et votre serviteur pour fermer la marche la troupe se hâte de rejoindre les « quartiers » féminins. Nous rejoignons au plus vite la sûreté des catacombes secrètes. Dans une joyeuse cacophonie la compagnie prend la direction de la sortie. A l’aide du parchemin de téléportation, je regagne alors la capitale du duché et informe les dirigeants de la situation. Ceux-ci répondent au plus vite à ma requête. Un portail est activé au moyen de la Clef d’Argent et civils et nain sont rapatriés.
Sa demande de tenter d’aller récupérer la dépouille de Bolak avec l’infime espoir qu’il soit encore en vie suscite beaucoup plus de réticences. La Clef d’Argent rendue non-opérationnelle par l’usage qui vient d’en être fait, utiliser deux parchemins de téléportation au vu du coût et des risques encourus pour sauver au mieux un mourant n’emporte pour le moins pas l’adhésion des autorités. Il faut au nain déployer des trésors de diplomatie, parfois teintée de menace voilée pour obtenir leur aval, sous réserve de trouver un volontaire assez fol pour s’y risquer. Le regard du nain à mon endroit prouve qu’il connaît déjà l’heureux élu…
La magie nous permet de localiser Bolak et Gulgan. Conscient des risques encourus, je me transporte auprès des corps inertes de mes compagnons remettant mon destin entre les bras vertueux de Dame Chance. Sans perdre de temps et avant que les orcs alentours ne réagissent, je disparais derechef emportant les dépouilles.
Epuisé, je laisse les prêtres de Tymora s’occuper de mes compagnons. L’on m’assure qu’en récompense de leur engagement pour le roi et le Cormyr, il sera fait tout ce qui est en leur pouvoir pour les rétablir. Je laisse ensuite Catana me soutenir jusqu’à mes quartiers où je m’écroule dans un sommeil réparateur.
La menace qui pesait sur la région est endiguée, mes proches sauvés. Louée en soit Dame Fortune. Vient le temps des festivités et pour moi celui prochain des noces.
Une nouvelle tâche s’esquisse déjà, la remise en état de mon domaine. Sans compter la promesse faite à mes amis nains de les aider à reprendre possession de leur citadelle… |