Le final.
Suite aux évènements relatés dans la Chronique, La guerre des Ombres - chapitre 4, nous retrouvons les aventuriers alors qu'ils vont affronter la terrible Tazendra.
16 Eleasias 1372 Cv.
Alors qu'Adalgaire rejoint ses compagnons, Batholomé négocie l'aide des merbolds. Les précédentes rencontres ont permis de sceller une alliance entre le groupe vendrestois et les petites créatures. Ces derniers indiquent au prêtre d'Umberlie le lieu où se sont réfugiés Tazendra et ses sbires. Il s'agit des restes de la retraite privé du grand prêtre d'Arax qui se trouve désormais enchâssée dans la roche volcanique. Elle est construite en forme de coupole surmontée d'une flèche et décorée de colonnes et de bas-reliefs évoquant la guerre et le meurtre.
Une grande partie des merbolds est regroupée à quelques dizaines de mètres d'un balcon doté d'une large fenêtre ouverte sur l'intérieur, protégé par un champ de force rougeoyant. Une dizaine de petits corps calcinés flottent ici ou là. En effet, à chaque fois que les merbolds tentent de s'approcher, un éclair rouge vient frapper l'un d'entre-eux, le tuant sur le coup.
Se méprenant sur la défense magique, Le Brisant d'Umberlie pense qu'elle est uniquement réglé pour abattre les merbolds. Une expérience conduite avec trois merbolds qui y laissent la vie le conforte dans cette analyse. Après avoir rejoint ses compagnons et tenu conseil, la décision de donner l'assaut est prise. Les merbolds ont offert leur aide et une douzaine de guerriers se rallient aux héros.
Hélas, la protection magique frappe aléatoirement les assaillants et Adalgaire se prend un éclair de plein fouet. Son corps carbonisé s'enfonce dans les flots. Aucun de ses compagnons ne peut lui venir en aide sous peine de finir lui-aussi foudroyer.
Les compagnons débouchent sur une vaste salle au centre de laquelle se dresse un appareillage magique constitué d'une sphère de métal noir de deux mètres de diamètre posée sur un piédestal complexe fait de tuyaux d'acier, de gemmes pulsantes et de griffes de cristal luisantes. Le piédestal lui-même émerge d'un bassin de liquide noir et fumant dont la margelle est recouverte de runes impies. Des brumes rouges dansent à l'intérieur de l'orbe et une aura palpable d'énergie maléfique s'en échappe. Cette dernière semble être à l'origine de la barrière magique qui maintient à l'extérieur les flots océaniques.
Les compagnons découvre Tazendra, occupée à conduire un sinistre rituel. A ses côtés se tiennent deux adeptes encapuchonnés ainsi que le sinistre Ryenthal armé de deux lames courbes. Sur un escalier donnant accès à un balcon est positionné Doakael Ajontz, arme au poing. Tout est en place pour la confrontation finale.
C'est Kiran qui donne le signal de l'assaut. En effet le nain, sous couvert d'un sort d'invisibilité, s'est glissé derrière Tazendra. Hélas, la "hache du destin" ne parvient pas à percer l'armure de l'Aïeule de la guerre. Une mêlée confuse s'engage. L'aide des merbolds est précieuse pour les arkhonautes qui remportent le combat. Hélas Tazendra parvient à achever son sinistre rituel mais y laisse la vie. Ryenthal éclate alors d'un rire démoniaque: les légions infernales sont libres. L'étrange créature semble gagner en force alors que son corps se dissout dans l'air ambiant.
Dans l'étrange orbe, une vision des fonds marins se forment. Une gigantesque faille s'est ouverte et des créatures démoniaques d'apparence humanoïde, avec une tête de pieuvre et de grandes ailes filandreuses en jaillissent. Elles se regroupent sous les flottes némédiennes et vendrestoises qui s'affrontent. Ainsi donc la guerre entre les deux nations a débuté. Les armées vendrestois sont aux portes de Némédia et les deux belligérants ignorent qu'ils ne sont que des pions dans un conflit qui les dépasse.
Parallèllement à cette vision, l'explosion magique résultant du sortilège propulse une partie du temple en surface provisoirement. Alors que la magie maintenant la structure de pierre en surface s'estompe, les arkhonautes décident de rejoindre le navire amiral némédien afin d'avertir les deux belligérants du danger et de la manipulation dont ils ont été victime. L'idée de recourir à Oeil Gris germe dans l'esprit des héros et Batholomé parvient à convaincre Tingk de les aider.
De fait Oeil Gris, l'immense nautiloïde, se fraie un chemin jusqu'au navire amiral vendrestois " La Fortune". Le vaisseau amiral de la Reine Shanaé l'a déjà éperonné et les gardes prétoriennes passent à l'abordage.
Tandis que Kiran, Frère Tassel, Baptiste et Johans se hisse à bord du navire amiral vendrestois, Batholomé reste sous les flots afin de s'assurer qu'Oeil Gris parviendra à se mettre en sécurité.
Dans le chaos des combats, Kiran et Tassel tentent de se faire entendre des la Reine et de l'Edile Célienne Maret. Mais l'évocation de démons abyssaux, d'un dieu antique et malveillant et d'une créature capable de s'évaporer laissent les adversaires sceptiques. Mais le destin leur vient en aide...
Traversant le pont du navire, trois créatures hautes de plus de trois mètres, à l'allure de céphalopode grotesque et dont la peau est couverte de givre, surgissent et entreprennent de démembrer quiconque se trouve à proximité. Voilà qui confirme les dires des héros, vendrestois et némédiennes s'unissent contre leur adversaire commun, tandis que l'immense silhouette de Ryenthal, armuré et casqué, semble prendre forme pendant quelques instants dans les cieux.
Heureusement pour les humains et les demi-elfes, ces créatures ont été affaiblis par les longs siècles passés dans les Abysses. Elles ne sont pas non plus très intelligentes et rapidement les alliés d'un jour semblent prendre le dessus.
Pour Kiran et ses compagnons, la lutte n'en est pas moins difficile. Le corsaire nain doit la vie aux bienfaits de Savras via son représentant Tassel.
Sous les flots, le Brisant d'Umberlie Bartholomé dirige l'assaut des merbolds contre l'un des traqueurs abyssaux. Les petits créatures se sacrifient en masse afin de sauver Oeil Gris qui s'enfoncent paresseusement dans les flots
Après plusieurs heures de lutte sanglante, la victoire semble revenir aux défenseurs de l'humanité. Un silence pesant tombe sur le champ de bataille. Seul le bruit des vagues qui se brisent sur les coques des navires se mêlent encore aux gémissements des blessés. Les combattants, après avoir affronté le danger côte à côte, ont posé leurs armes et se dévisagent sans bouger.
Sur le vaisseau amiral, tous les yeux se tournent vers les arkhonautes avides de réponses.
Bien que pu éloquents, les héros obtiennent que les dirigeants des deux camps s'assoient autours d'une table pour tirer les enseignements de cette sinistre affaire. Plusieurs points semblent établis : des groupes occultes ont déclenché cette guerre pour le compte d'une puissante créature, peut être un vampire, nommé Ryenthal. Le fait que l'enquête est conduit les arkhonautes au coeur d'un temple d'Arax laisse entrevoir une terrible possibilité. Mais qui serait assez fou pour chercher à ramener un dieu disparu depuis des éons.
En récompense de leurs actions, Kiran et Tassel acceptent l'hospitalité des némédiennes et de leur Reine Shanaé. Outre une rétribution sonnante et trébuchante, les deux amis goutent aux plaisirs de la chair en compagnie de nobles némédiennes avides d'exotisme. Quant à Johans et le Brisant Adalgaire, ils s'en retournent à Vendrest.
Hélas pour Adalgaire le retour n'est pas celui espéré. Arrivé au port il est immédiatement arrêté et accusé de pratiques religieuses déviantes et non conformes à la loi vendrestoise. Il lui est reproché d'avoir sacrifié son collègue Fulbert l'Oeil Doré de Waukyne, ainsi que d'avoir arraché le coeur de plusieurs de ses adversaires, coeurs retrouvés dans des bocaux entourés d'un sortilège de conservation d'organes. Le témoignage de Baptiste Delyl est accablant pour le prêtre d'Umberlie, et Johans ne parvient pas à remettre en cause les dires du fils de l'ambassadeur.
Cependant, même Baptiste reconnait que l'action du prêtre à largement servi les desseins de Vendrest et que son aide a été des plus précieuse. En effet, malgré ses pratiques répréhensibles, le Brisant a toujours été de l'avant et a toujours respecté les termes du contrat passé avec l'Edile. De fait, le jeune homme plaide lui-aussi pour un bannissement des îles et non une exécution.
Référence.
Guillaume Chapuisat, Olivier Durand, Eric Nieudan (2001), La guerre des ombres, Oriflam ISBN : 2-914536-02-X. |