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LES SOEURS ACCORDEES

LES INDISCRETIONS DE MARCUS BADINE

Le Père Abbé, Banedon de Trallec, porte le titre de Grand Ensemenceur de Chauntéa. Cependant, une vilaine rumeur veut que ce titre n'ait aucun lien avec sa divinité, mais plutôt avec le nombre de ses enfants illégitimes.

LES SOEURS ACCORDEES Imprimer Envoyer
Écrit par Astryax   
Dimanche, 16 Juin 2013 13:18

Pour qui sonne le Glas.

20 Kythorn 1366 - 23 Kythorn 1366

A quelle joie de se retrouver entre amis, autour d’une chopine et d’un vin léger d’Arabel. Bolak n’en finit pas de narrer avec force détails la chute du seigneur naga devant un Nîrden enthousiaste. Il exhibe fièrement, une énième fois,  les bottes flambant neuves qu’il a confectionnées à partir du cuir de la créature. Touchant détail, il en offre une paire à son compère nain. Son récit réveille la douleur de la perte de Taedoc. Les dieux l’auront du moins vengé.  Katana, écoute le récit sans broncher aux remarques racistes qui agrémentent régulièrement le discours nain. Le sieur Bronwyn et moi-même devisons à propos de  nos nouvelles responsabilités. Commandeur des Porte-Glaive, il lui faudra redorer la réputation d’un ordre discrédité par la trahison de son ancien responsable. La présence d’autres conspirateurs au sein de l’organisation n’est pas non plus à exclure. Quant à mon fief, les nouvelles ne sont guère réjouissantes. Si ces habitants sont hors de danger grâce à la résistance héroïque des défenseurs de Fort-Brand, il a été razzié par les armées ennemies. La rumeur indique de surcroît que d’étranges démons ailés le parcourent.  Sans compter une tenace légende de mercenaires mort-vivants qui rêve de détruire le comté.  Bref, le travail ne devrait pas manquer…

 

La cité d’Honshar bien que toujours en état d’alerte reprend une activité presque normale. Les victoires militaires sur les forces orques ont desserré la pression sur la capitale. Les caravanes sillonnent de nouveau le comté. Une nouvelle cloche en cours de livraison ornera prochainement le clocher de l’hospice des « Sœurs de la Miséricorde » d’Ilmater situé à deux pas de l’auberge où nous nous sommes retrouvés. Le célèbre  barde nain Gornhir en dirigera  pose et  réglage. La nouvelle de la présence en ville d’un illustre compatriote ravit mes amis nains. Après s’être remémoré de brumeux souvenirs d’une cloche capable de  réveiller les morts dans sa lointaine contrée d’origine, Nîrden décide d’inviter le barde à déjeuner en notre compagnie. Ce dernier pourrait lui fournir des informations utiles sur la cité de pierre dont il est le nouveau dépositaire sans  en connaître son emplacement…. Il file derechef mettre son projet à exécution. A son arrivée sur le chantier, il trouve le barde apostrophant ses ouvriers. La cloche s’est renversée, lançant vers les cieux un son cristallin, elle gît maintenant au milieu de la place. Les services du guerrier nain ne sont alors pas de trop pour remettre l’instrument sur son échafaudage. L’incident terminé, les deux nains nous retrouvent à l’auberge.

Les présentations esquissées, c’est devant un savoureux repas que nous faisons plus amples connaissances. Le barde est très intéressé par nos récentes aventures. Il m’en apprend un peu plus sur les légendes concernant mon fief et promet à Nîrden de l’informer de ses recherches concernant sa citadelle oubliée. Las,  des cris d’effroi coupent court à notre aimable discussion. La panique semble régner  dans la rue. Notre réaction ne se fait pas attendre. Hâtivement armés, nous bondissons  vers l’extérieur. Notre surprise est de taille. Les morts se sont levés et envahissent la ville. Chacun se rue au secours des citadins effrayés. Notre action combinée à l’intervention de la soldatesque rétablit rapidement la situation.

A la requête des autorités, mandat nous est délivré de découvrir la source du problème. Réunis en conciliabule, Nîrden nous ressert son histoire de cloche capable de lever les défunts. Le barde qui ne nous a pas quitté, nous certifie que la cloche destinée à  la chapelle d’Ilmater est des plus banale. Soucieux de nous en assurer, nous nous rendons sur place. Effectivement, elle ne présente rien de remarquable, pas plus qu’elle n’irradie la magie. Il va falloir suivre une autre piste. Je charge le barde d’en apprendre plus sur la légende de la Compagnie de Mordini, mercenaires trahis par le Duc Fabriano et qui a juré de revenir d’entre les morts pour accomplir sa vengeance. Gornhir promet de se renseigner et de nous fournir de plus amples informations pour le lendemain. Rendez-vous est pris dans l’auberge de la Main du Golem où Nîrden et Bolak se  sont établis. J’en profite pour mettre en garde Bolak qui y stocke sans précautions aucune la petite fortune qu’il a gagnée en récompense de ses récents exploits. Le bougre, malgré mes recommandations de la remettre, moyennant finances  sous la protection d’un temple, se refuse à voir entamer son pécule et préfère prendre le risque de tout conserver dans sa chambre. Sachant notre renommée dans la cité, c’est pure folie. Enfin, c’est de son or qu’ il s’agit.  Ne nous restant plus qu’à patienter, chacun rejoint ses quartiers.

Le lendemain, de nouveau réunis, nous dégustons quelque liqueur en attendant l’arrivée du barde qui se fait attendre. La nuit tombant, toujours sans nouvelles, nous nous décidons à nous rendre directement là où il loge. Parvenus sur les lieux, nous trouvons porte béante. Alors que Nîrden  pénètre dans l’édifice, le reste du groupe est pris pour cible depuis les toits  par des arbalétriers embusqués. Sortilèges et force de frappe nous assure une rapide victoire. Nos prisonniers ne nous apprennent quasiment rien sur leurs mobiles avant leur remise à la patrouille. Par contre, Himril, qui héberge le nain disparu,  nous confirme ne pas l’avoir revu depuis le matin. Il devait se rendre auprès de la guilde des Bardes « La Plume et le Savoir ». Par ailleurs, sa chambre a été fouillée par nos agresseurs. Nous ne découvrons malheureusement pas ce qu’ils cherchaient.

Tôt le matin, notre enquête nous mène auprès des bureaux de la guilde bardique. Le mandat signé des autorités compétentes et notre réputation  favorisent la coopération de son dirigeant local, maître Obdul Il nous explique que le barde a rencontré un certain Maître Torel qui loge rue du Clocher, qui bien évidemment ne se trouve pas sur place. Nantis de l’adresse de la pension où il réside, nous nous y rendons sur le champ. La charmante vieille propriétaire de l’endroit, soucieuse de faire son devoir de Cormyréenne, est déçue de ne pouvoir nous présenter, le sieur Torel sorti rencontrer quelque damoiselle. Il ne nous reste plus qu’à l’attendre. Quelques heures d’inaction entravent la bonne humeur  de mes compagnons nains qui décident de retourner à l’auberge. Je soupçonne Bolak de ne pas avoir l’esprit très tranquille.

Je livre ici le récit de leur pérégrination telle qu’ils me l’ont contée. Parvenus à destination, moyennant pourboire, ils ont suivi un jeune mendiant vers un entrepôt des bas quartiers sur la piste du sonneur nain. Ils y pénètrent  pour en savoir plus. Evidemment, il s’agit d’un piège grossier. Trois puissants guerriers noirs de Cyric les engagent. Malgré l’adversité, les nains auraient rapidement pris le dessus sans l’apparition fugace d’une jeune musicienne  qui retourne la situation en invoquant un étrange démon  sphérique muni de crocs. Celui-ci  inflige d’atroces dégâts  à l’intrépide Bolak qui s’effondre. Nîrden, fortement blessé mais vainqueur, n’aura que le temps de le porter au Temple de Tymora avant qu’il ne succombe.

Prévenu du sort de mes compagnons par un soldat de la cité, je laisse Bronwyn patienter et fonce derechef au temple. Voir mon ami dans un tel état laisse présager qu’il comparaîtra prochainement devant Clanggedin…. L’arrivée d’une prêtresse d’une grande beauté aux yeux vairons change la donne. Sans effort apparent, elle cautérise les blessures. Sa conversation révèle qu’elle en connaît énormément (trop ?) sur notre enquête. Sa puissance et ses assertions me font penser être en présence de Dame Mensonge en personne. Qui d’autre pourrait ainsi pénétrer sans effort dans un sanctuaire ? Prenant plaisir à entretenir le doute, elle s’éclipse sans autre forme de procès, nous laissant avec nos interrogations. En tout état de cause, Bolak est vivant. Une large balafre et un oeil en moins témoigneront désormais du sort funeste qui l’a menacé. C’est cet instant que choisit un homme joufflu pour pénétrer dans la chambre. Il présente comme le supérieur de l’édifice religieux. Je n’oublierai pas de sitôt l’expression de son visage lorsque nous lui avons montré la guérison miraculeuse du diplomate et lui avons décrit son sauveur, personne qu’il n’a jamais vu et que personne n’a aperçu  pénétrant ou sortant du temple….

Avant de quitter les lieux, je rends grâce à Tymora, et en profite pour initier Katana aux bienfaits de Dame Fortune. Un mendiant m’aborde alors de la part d’une gente dame.  L’or qu’elle lui a alloué  pour délivrer son message tombe en poussière sous son regard incrédule. J’en suis quitte pour le dédommager. Elle me fait dire que la nuit sera paisible. S’il s’agit bien de la Reine des Tromperies, cela n’augure vraisemblablement rien de bon.


Revenus dans notre auberge à la nuit tombante, nous sommes heureux d’y apercevoir maître Bronwyn..  Il a enfin pu rencontrer le sieur Torel et l’a fait prestement embastillé  en la bastide des porte-glaive afin que puisse être questionné à loisir ce témoin essentiel. Ce dernier a révélé que le maître artisan nain se renseignait sur une cloche susceptible de faire se lever les morts. Il l’aurait orienté vers la bibliothèque des chanoines d’Oghma.  Par l’ombre de Shar ! Nirden avait raison depuis le début. Dans l’urgence, nous informons les Sœurs accordées d’Ilmater de ne faire usage de la cloche sous aucun prétexte et filons jusqu’à la bibliothèque recueillir de nouvelles informations. Sur place, l’écheveau se défile. Le nain s’y est effectivement rendu.  Le copiste qui l’a reçu nous invite, comme il l’a fait pour Gornhir, à lire le descriptif des « Bourdons de Myrkul », puissants artefacts du Seigneur des Ossements.  Muni de ce renseignement le barde se serait dirigé vers la chapelle d’Ilmater.

Prenant congé du saint homme, nous quittons l’édifice. Pour être précipités dans le chaos. Le « Bourdon de Myrkul », entonne un vibrant péan d’une extrême violence. Un aveuglement coupable nous a empêché de deviner la duplicité des prêtresses.  Il nous faut en toute hâte retourner sur nos pas, non sans avoir fait prévenir les autorités du crû sur les derniers rebondissements de notre enquête.

A deux rues de là, notre progression est interrompue. Des tireurs embusqués nous prennent à partie depuis les toits. Des adversaires jaillissent de l’ombre pour en découdre. Un puissant démon ailé est à leur tête. Il engage les deux nains tandis que le paladin noir occis quelques heures plus tôt par Nirden, en parfaite santé,  provoque Bronwyn en  duel. Tandis que j’annihile la menace que représentent les francs-tireurs, Katana tâche de défaire les coupe-gorge en combat rapproché. La créature des Abysses malmène les deux compères, mais souffre en retour.

Le Vrock préfère alors s’envoler et s’extraire de la mêlée pour frapper où bon lui semble. La tactique favorite de Nirden  révèle alors ses limites. Ancré solidement dans le sol, il n’est plus à même de participer au combat. Revenu leur porter assistance, j’en suis réduit également quasiment à un rôle de faire-valoir. Confronté à la puissante résistance magique de la créature, mes sortilèges se révèlent largement inefficaces. Quel soulagement de la voir disparaître comme si elle n’avait jamais existé.  Je porte alors mes efforts vers Katana qui peine face à de multiples adversaires. Tandis que la cloche continue de chanter son hymne à la mort, Bronwyn d’une magistrale frappe d’estoc envoie son double négatif au sol.

 

 

Ce contretemps nous laisse affaiblis, privés de l’essentiel de nos sortilèges et nous a fait perdre un temps précieux.  Avisant une patrouille de Dragons Pourpres venus inspecter les lieux du sinistre, nous lui enjoignant de nous accompagner et gagnons les alentours de la chapelle. La porte menant au jardin clos est scellée est devra être enfoncée. Bronwyn refuse de tenter d’investir les lieux par l’arrière du bâtiment avec nous. Il mènera la patrouille cormyréenne par la porte principale dans un choc frontal.  Que les Dieux lui soient favorables.

Parvenus en position, un entrelacs d’énergie magique illuminant la terrasse du bâtiment central indique la présence. De cette hauteur s’élève le macabre chant de la cloche. Katana et moi entreprenons immédiatement l’escalade de l’édifice. Un sifflement étrange attire mon attention et nous sauve d’une mort atroce alors que nous nous apprêtons de bondir sur le parapet.  Un coup d’œil confirme mes craintes. La grande prêtresse (puisque c’est d’elle qu’il s’agit) s’est entourée d’une barrière de lames tournoyantes qui nous aurait littéralement déchiquetées.  Tandis que je m’interroge sur la conduite à adopter, une douleur fulgurante m’extirpe de mes rêveries. Un archer m’a pris pour cible. Tymora soit louée, je parviens à me cramponner et ne chute pas. Nirden reconnaît immédiatement mon agresseur. Il s’agit de la jeune barde dont les enchantements ont failli coûter la vie à Bolak. Soucieux d’obtenir  juste réparation, à l’aide d’un grappin, il bondit à l’assaut de la pièce où s’est embusquée la donzelle. L’issue de l’altercation ne fait aucun doute. Cette tête de pont gagnée sur nos adversaires nous permet d’investir le bâtiment. Depuis les fenêtres, nous contemplons à loisir un bien funeste spectacle.

Bronwyn prend position dans les jardins. Les prêtresses, maudites soient-elles, ont égorgées les enfants dont elles avaient la garde. Fou de rage, le vaillant chevalier courre sus à l’ennemi. Le combat fait rage quelques instants avant que ne s’impose un angoissant silence. Le maléfique artefact ne résonne plus. La grande prêtresse flotte alors littéralement depuis le clocher pour se poser au milieu de la cour, fauchant indistinctement amis et ennemis dans un effroyable concert de hurlements et de bruits de cisaille. La majorité des belligérants est tuée sur le coup. Bronwyn, à genoux tente péniblement de se relever. Alors que depuis notre observatoire nous la mettons en joue. Viisiblement satisfaite de son office, la prêtresse invoque un cercle de téléportation et disparaît. Nous filons derechef porter secours à notre ami et au seul garde survivant.

Un silence de mort s’est abattu là où régnait quelques instants plus tôt le chaos. La cour n’est qu’un champ de désolation d’où s’exhale l’odeur écœurante des corps déchiquetés. Harassés, dépités et sérieusement diminués, il nous faut néanmoins continuer et investir un lieu dont nous ne connaissons aucun des dangers potentiels. D’autres innocents peuvent peut-être être encore sauvés. Apparaît alors la prêtresse aux yeux vairons. Elle nous prodigue ses soins et nous promet d’entraver la progression vers l’édifice des morts-vivants attirés par la cloche comme par un aimant pendant nos recherches. En échange de son aide, il nous faudra lui restituer un coffre scellé de la marque de Tyr. Défense nous en est faite de l’ouvrir.

En comité restreint (Nirden, Bronwyn, Bolak, Katana, un garde pourpre et votre serviteur), nous empruntons bientôt un corridor qui nous mène dans un vaste réfectoire  d’une grande sobriété. Des cris étouffés montent d’une salle voisine. Sur le qui-vive, nous jaillissons dans la pièce. Des soldats affublés des armoiries de Cyric y ont disposé les meubles de façon à soutenir un siège. Ils disposent de deux jeunes filles en otage. Stoppant mes compagnons dans leur élan guerrier, j’ouvre des négociations dans l’espoir d’obtenir leur libération. Les fidèles du dieu fou se laissent convaincre et relâchent une de leurs prises. Alors que la demoiselle allait parvenir à ma hauteur, un de ces lâches lui décoche un carreau dans le dos. Elle s’écroule sur le sol en gémissant. Nirden, et Bronwyn se ruent alors à l’assaut des scélérats tandis que de mes sorts, j’oblige celui qui retient l’autre prisonnière à lâcher sa prise. Suivant mes exhortations, elle parvient à s’enfuir. Je me précipite alors auprès de sa compagne pour la secourir. Les dieux soient loués, elle est vivante. Une potion de soins lui sauve la vie. Pour mes collègues,  la partie n’est pas aisée. Nirden, touché à la tête par un coup d’estoc s’effondre dans une mare de sang.  Bronwyn malgré sa vaillance recule sous les coups de boutoir de ses adversaires. Bolak, dont les sortilèges sont restés sans effet entre alors dans l’arène et vient épauler le porte-glaive. M’étant assuré que les demoiselles sont à l’abri du combat, je me rends au chevet de Nirden.  Je ne peux que le réconforter faute de soins. Fort heureusement, le combat a changé d’âme. Ses amis agonisants, le dernier ennemi capitule.  La découverte, de fioles de soins permet à Nirden de panser ses plaies. Je laisse ses talents de diplomate s’exprimer et notre prisonnier nous apprend qu’il n’y a aucune autre garde à l’étage. Plus intéressant encore, il nous indique un gisant dissimulant un passage secret qui mène vers le temple de la prêtresse. Il n’en sait guère plus. Le laissant solidement attaché sous la garde du garde pourpre ainsi que les ex-otages, nous nous dirigeons vers la sculpture.

Une rapide inspection confirme que notre prisonnier n’a point menti, mais que le passage est piégé. Le mécanisme est des plus subtil et il m’est très difficile à désamorcer. Après un long moment, je pense en avoir terminé et m’engage dans l’escalier qui s’enfonce dans les profondeurs. Du gaz sourd aussitôt du piège, m’enveloppe et me ronge atrocement le visage. Je m’écroule dans un cri sur le sol, roulant en  tous sens pour tenter de calmer la douleur qui me consume. L’intervention de Bronwyn et Bolak chasse le mal me laissant atrocement mutilé.  La seule évocation de l’événement me fait encore frissonner. Quoique depuis  l’Eglise de Heaume m’est entièrement guéri, je ne peux m’empêcher d’y songer.

Les nains se décident alors à ouvrir la marche. Ils disparaissent bientôt de notre vue absorbés par l’obscurité. Ayant découverts un étroit couloir, ils nous enjoignent de les suivre. Munis de torches, nous nous exécutons. Des bruits étranges tels des feulements semblent provenir des murs. Des ombres inquiétantes semblent jouer avec les nôtres. A croire qu’elles se fondent dans nos propres reflets. Inquiets, nous progressons plus avant, débouchant sur une vaste caverne abritant une antique et large statue de démon cornu. Les ombres et les rires semblent augmenter de plus belle. Ainsi, la chapelle d’Ilmater a-t-elle été élevée sur un ancien temple. Tenaillés par une indicible crainte, nous progressons jusqu’à une porte ornée d’un fronton démoniaque. Verrouillée, nulle trace de serrure visible, un levier dans le mur de droite semble en être la commande d’ouverture. Reste à savoir s’il convient de le pousser vers le bas ou le haut… Bolak s’en remet alors à sa divinité tutélaire pour savoir ce qu’il adviendrait s’il tirait le levier vers le bas. L’intuition négative qu’il ressent lui fait opter pour l’autre solution. Après quelques palabres, il oriente le mécanisme vers le haut. La porte s’ouvre sur un étrange couloir. Bloqué à une vingtaine de mètres par  une autre porte, il contient des murs penchés sur leur extrémité supérieure comme pur permettre de déverser un quelconque matériau sur les fols assez insensés pour y poser le pied…. Alors que Bolak s’avance prudemment, je m’envole vers le plafond pour étudier le mécanisme. Des niches sont disposées à intervalles réguliers. A mi-chemin, une dalle s’enfonce sous le pas lourd de Bolak. La porte se referme derrière nous alors que sa jumelle s’entrouvre. A travers la porte, nous hélons nos camarades sans succès, aucun son ne nous parvient de l’extérieur. Il ne nous reste plus qu’à franchir le sas.

Les trois compères une fois la surprise passée devisent dans l’urgence de la marche à suivre. Bronwyn abaisse le levier vers le bas non sans entendre un étrange cliquetis. La porte s’ouvre sans plus aucune trace de nos personnes. Les trois intrépides pénètrent alors dans la pièce. Parvenus au centre, Bronwyn pose le pied sur la dalle centrale  qui déclenche la chute de tonnes de sable. Pour sauver leur vie, il leur faut escalader les parois lisses pour gagner une niche en hauteur. Katana y parvient sans peine, alors que Bronwyn et Nirden s’engluent dans la masse de sable qui n’arrête pas de s’écouler. Le nain à déjà du sable jusqu’aux épaules lorsque la main de la guerrière lui sauve la mise. Malheureusement, elle ne peut rien pour le paladin qui entraîné par le poids de son armure disparaît. Lorsque la situation redevient normale, aucune trace de l’homme-lige de Heaume.

Dépités les survivants nous rejoignent. Katana peste de n’avoir pu le sauver, tandis que le nain ne prend pas même la peine de remercier la demi-orque.  Nous explorons l’espace où nous nous trouvons. Il s’agit manifestement d’une ancienne chapelle dédiée à quelque dieu sanguinaire.  Une large statue représentant le diable cornu aperçu plus tôt occupe le centre de la pièce.  On la dirait enserrée dans du cristal. Un vaste autel perpendiculaire, des ornements religieux, le coffre scellé de la marque de Tyr est visible dans un angle de la pièce. Surtout à même les murs, des personnes enchaînées de toutes conditions. Prêtresses d’Ilmater, roturiers, gens de ville… Certains sont morts, d’autres non. Tous portent les marques d’une indicible frayeur. Figure parmi les prisonniers le commandeur des porte-glaive sensé avoir trahi le Cormyr, horriblement mutilé, des morceaux de chair lui ont été ôtés comme pour habiller quelque autre… Un horrible feulement nous extirpe de cette vision horrible pour nous plonger plus avant dans le cauchemar. Le démon cornu semble s’être matérialisé dans la salle. Immense, il est entièrement constitué d’ombre.  Un sage m’expliquera plus tard qu’il devait se repaître de nos émotions négatives telles la peur et le chagrin pour grandir, et qu’en quelque sorte nous en étions ses créateurs. Sur le moment aucune interrogation. Catana, enragée, courre sus à la créature.  Bolak lui distille quelques sorts bien sentis tandis que je couvre la combattante. Nirden pas totalement remis de ses blessures préfère se tenir à distance usant de sa hachette avec maestria. Il apparaît rapidement que le combat est démesuré pour la barbare. Afin de la soulager de quelques attaques, j’entre dans la mêlée non s’en m’en être remis à Dame Chance. Les coups pleuvent, ni Catana, ni moi ne tiendront très longtemps. Fort heureusement la bête est moins puissante qu’elle n’y paraît. Assaillie de sortilèges et de coups, elle s’évanouit, nous laissant exténués.

Il nous s’agissait pourtant que d’un prélude. Dans un halo de poussière scintillante s’ouvre un portail magique. Il révèle en toile de fond une forteresse inidentifiable mais surtout permet l’arrivée de la prêtresse locale escortée d’un imposant guerrier mi humain mi-squelettique. La stupeur de nous découvrir dans le sanctuaire passée, les compères tentent de s’emparer du paladin enchaîné. A contempler les nombreux stigmates que porte l’effrayant soldat sombre de Cyric, il est certain que c’est ce dernier qui, par quelque horrible rituel magique, utilise la peau du serviteur de Heaume. Il ne sera pas dit que je laisserai accomplir un tel forfait. Devant la passivité inhabituelle  de Nirden, je m’élance pour croiser le fer avec le guerrier noir qui tente d’entraîner sa victime jusqu’à sa citadelle. Catana tente de me suivre mais s’arrête comme tétanisée par l’énergie maléfique que dégage mon adversaire. Bolak rivalise pour sa part de magie divine contre la prêtresse de Cyric. Nirden nous épaule de ses hachettes. Malgré un discours sur le moment un rien fanfaron, il est certain que je ne résisterai longtemps face à un tel adversaire. Mes coups sont parés aisément alors même qu’il assène des coups destructeurs.  Néanmoins, je décide de lutter jusqu’au bout. Tout semble bientôt perdu lorsque Bolak, pour me soutenir, fait trembler le sol sous nos pas et  ne réussit qu’à me faire chuter. Inspiré par les dieux , la folie ou le désespoir, le nain délaisse alors le combat, se précipite vers le coffre et malgré les exhortations de la prêtresse et les recommandations qui nous en avaient été faites, brise le sceau libérant une vague d’énergie incroyable dont le souffle projette tous les protagonistes au sol. La « prêtresse aux yeux vairons » fait alors irruption au milieu de la mêlée et dans une joie extatique absorbe le maelström libéré. Mes doutes étaient fondés, il s’agit bien de Dame Leira que tout Faerun croyait morte des mains  de Cyric et Mask. Elle vient reconquérir une partie de son essence divine. Hébétée et effrayée, la prêtresse de Cyric tente bien de prendre la déesse pour cible, mais sa magie se révèle inefficace. Elle préfère alors quitter les lieux sans demander son reste. Son compagnon rompt également le combat, non sans que nous échangions, quelques promesses de retrouvailles.  Il doit néanmoins abandonner son prisonnier sur le champ de bataille.

Le destin peut se montrer cruel. A peine pouvons-nous jubiler de ce qui apparaît comme une victoire sur nos adversaires, qu’il nous replonge dans l’angoisse. L’onde d’énergie créée par la libération de l’énergie divine de Reine Tromperie a sévèrement ébranlé les piliers de l’antique temple. Ils commencent de vaciller et s’effondrent sans espoir de fuite pour les mortels que nous sommes. Heureusement la déesse ne se montre pas ingrate. Pour lui avoir restituer sa place au firmament, elle nous enveloppe ainsi que les prisonniers du temple d’une bulle invulnérable et nous sauve la vie ce qui n’est pas un mince remerciement. Elle nous fait part également de l’approche d’une horde orque. Ces enveloppes protectrices nous ramènent à la surface avant que de nous déposer non loin de l’entrée de la ville ahuris, souffrant mille maux, mais vivant. La « déesse » gît à quelques pas de nous, inconsciente. Tandis que Bolak offre les premiers soins aux blessés, je la réveille prudemment. Si la grâce de Sunie se reflète toujours sur son visage et au plus profond de ses yeux vairons, son assurance l’a quittée. Elle se présente comme Marie, simple citoyenne de Vounlar. Elle ne conserve aucun souvenir de ces faits et gestes des dernières semaines. Cela vaut assurément mieux pour la donzelle.

Nous prenons alors la route de la cité pour y découvrir le chaos. Profitant de l’attaque des morts-vivants, des activistes de Cyric et du Réseau noir ont déclenché des opérations de guérilla en différents endroits de la ville fortifiée. Si l’on y ajoute malandrins et agitateurs qui profitent de la situation pour se livrer au pillage, on imagine le désarroi des forces locales. Elles devraient toutefois parvenir à terme à rétablir la situation. Pour l’heure, nous fonçons faire notre rapport auprès des autorités compétentes.  L’annonce du retour de Messire Ganelon  et de son innocence est contrebalancée par celle de la disparition de Bronwyn sur lequel on comptait pour rétablir l’ordre. Surtout, la confirmation de l’approche d’une armée goblinoïde risque fort de sonner le glas de la ville alors même qu’agitée de convulsions, il est difficile d’y envisager une défense efficace. Convoqués en conseil de guerre, il nous est livré le projet des autorités seigneuriales pour empêcher le sac de la cité. Téléporter au moyen de la Clef d’Argent les meilleures troupes au sein de l’ost ennemi et occire son chef en espérant que cela provoquera la dispersion de l’armée. Je propose immédiatement de participer à l’expédition puisque Bronwyn n’est plus de ce monde pour la commander. Dans un enthousiasme général, Bolak propose ses services et ceux du corps expéditionnaire nain pour nous épauler. Nirden sera aussi du voyage. Malgré ses protestations, je refuse la participation de Catana lui destinant d’autres missions. Dame Léandra nous remercie au nom de la cité pour notre engagement. Pendant que l’armée se prépare, quelques repos et loisirs nous sont accordés afin de nous préparer au mieux. Comme cité précédemment,  pour me remercier d’avoir sauvé et lavé l’honneur de leur ordre, le clergé de Heaum chasse de mes visages les stigmates de l’acide de même qu’il fait disparaître de la chair de Bolak le souvenir visible de ses déboires face aux démon à crocs.  Le prochain affrontement décidera de l’avenir de la province cormyréenne.

 

Références.

Illustrations: Abyssal Maw (Monster Manual II) Vrock (Pathfinder)

Mise à jour le Mercredi, 05 Juin 2013 15:45